4ème Variation • Le corps sous-marin

Le corps commence dans l’eau.  C’est là qu’il naît, sous sa première forme. Le poisson se matérialise, se structure. Il est pourtant déjà le produit complexe d’assemblages d’éléments. Il est une accumulation d’organismes vivants. Cette complexité suppose donc un rassemblement génétique programmé. Le poisson – comme symbole aquatique – entre dans un écosystème auquel il est a priori adapté. Pour arriver à ce corps équilibré, adapté à son milieu, des énergies disparates ont dû se coordonner. Cette coordination non-accidentelle suppose une harmonisation d’énergies. Le premier corps met en œuvre des organismes qui se synthétisent. Comme résultante, le corps du poisson est achevé au bout de son processus de création. À ce titre, le corps-poisson est une résultante absolue. Son processus n’autorise aucune autre différenciation. La faune sous-marine se stabilise. Cet aboutissement contredit toutes les théories évolutionnistes. Le corps-poisson ne quittera plus son milieu. Ce n’est pas le poisson qui sort de l’eau. La vie terrestre sort de l’eau, commandée, obligée à cette migration par l’eau elle-même commandée, obligée par le soleil et la lune, énergie cosmique. Tous les corps sortis de l’eau n’ont d’autres choix que de s’intégrer à l’écosystème de surface. Les corps sous-marins n’en poursuivent pas moins leur développement. À ce titre, tous les corps sous-marins sont antérieurs. Cette antériorité s’impose constamment, car tous les corps de surface sont principalement constitués d’eau. L’eau impose sa mémoire biogénétique. Cette mémoire maintient une constante. C’est la constante intersubjective, constante matérialiste s’il en est. Des corps amphibies se chargent de rappeler cette constante. Le poisson-volant ou le nageur-plongeur sont frères historiques de corps. La mystique sirène propose une synthèse poétique. La grenouille est sa mère intersubjective. La grenouille peut donc bien à ce conte poétique, se transformer en prince charmant en citrouille ou en poussière d’étoiles, la fiction intersubjective maintient la constante historique organique.

 L’ontogenèse précède la phylogenèse, ce qui signifie que le corps précède toute expression. Une expression n’est qu’une livraison d’informations du corps lui-même. L’être précède le non-être. La matière précède l’idée de la matière.

 En surface, le corps aquatique s’adapte à un autre écosystème. La faune et la flore de surface vienne doubler la faune et la flore sous-marines. L’écorce terrestre elle-même suit son logiciel programmateur initial. Ainsi la faune, la flore et la roche sont les trois filles aînées du corps maternel, l’eau.

 Ces trois dames, sous-marines ou de surface, vivent ensemble, dans une interdépendance drastique, c’est-à-dire plus que déterminante : surdéterminante. Aucun corps n’échappe à cette interdépendance intersubjective. D’autant que ces Trois Dames ont un père commun, le gaz. Le corps gazeux est partout. Il fluidifie les échanges et les rend possibles. Chaque gaz fonctionnalise les corps du vivant en leur donnant la faculté de respirer, donc de durer et de se charger d’énergie renouvelable. Cette étonnante et hyper complexe organisation corporelle suit là des similitudes coïncidentes  régies par le rythme de croissance.

 Une similitude cherche toujours sa coïncidence. Il s’agit d’établir un réseau écologique de connexions opérationnelles, fonctionnelles, vitales.

La loi des similitudes coïncidentes y veille.

Comment cela ?

Le vivant est d’abord dans son principe constitutionnel système d’échanges d’informations. L’information circule. Elle se valorise dans et par cette circulation. Le capital initial s’accumule. Ce système fonctionne.

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