« J’accuse Michel Edouard Leclerc »

L'avocat du barreau de Paris Slim Ben Achour étudie actuellement la possibilité de prendre cette affaire. Il vient en effet de gagner un procès contre les Centres Leclerc en la bonne ville de Foix.

Fabrice Luchini bonjour,

Vous trouverez en fichier attaché un article à paraître dans le n° 1 du magazine R.NET qui sortira le samedi 1er avril 2017  à neuf heures du matin. Je serai fier que vous acceptiez d'en faire une lecture. Cet enregistrement peut être réalisé chez vous par vos propres moyens sans que nous ayons à intervenir.

Si vous acceptez, l'enregistrement doit être transmis à :

rio@christianriochet.net
Mon numéro de téléphone : 0780424984.

 
Voilà un combat qui me semble à votre mesure.
 

Christian Caumer Riochet

 
P.S.
Nous sommes une association à but non lucratif qui refuse de devenir un support publicitaire ou une marchandise.

P.S. n°2
Vous souvenez-vous de ce dernier P.S. qui vous a enchanté : « j’aime la bite »

 

« J’accuse Michel Edouard Leclerc »

 
Lettre ouverte de Christian Caumer-Riochet. 
 

 Christian Caumer Riochet
580 Chemin Saint Etienne à Larnac  - 
30 560 SAINT HILAIRE DE BRETHMAS
à :

Monsieur le Directeur,
Centre LECLERC, Rocade Est.
ALES 30 100

 

Le 1er mars 2017

 
Monsieur,

Cette lettre pour vous signaler un incident grave survenu le mercredi 1er mars 2017 dans l’un de vos magasins.

Je vous prie tout d’abord d’excuser la forme de cette lettre. Agé de 73 ans, je suis malvoyant, vivant seul, c’est l’unique moyen à ma disposition pour tenir une correspondance.

Ce jour, je me suis rendu dans la grande surface Leclerc. A la boutique SFR, la responsable m’a traité de malhonnête. La veille j’avais acheté un portable. La personne chargée de la vente n’a pas voulu me montrer le modèle avant son achat. Elle n’en avait pas à sa disposition. Le portable en main – portable blanc-  je me suis rendu compte que le cadran était illisible pour moi. La vendeuse n’a pas voulu le changer, puis a convenu de le faire sous la pression des clients en attente.  Elle a été particulièrement mauvaise commerçante et m’a accusé d’être malhonnête.

J’estime qu’il a eu vente forcée, abus de faiblesse et abus de confiance et j’envisage de porter plainte. Sur ce, le directeur – qui a refusé de me donner sa carte – est intervenu. Il a déclaré que j’avais mal parlé à sa vendeuse, et a ajouté que j’étais un couillon, et que je l’emmerdais. Le vigile a ajouté, lui aussi, que je lui « cassais les couilles ».Le directeur m’a ensuite interdit de revenir. Charmant homme. Il a estimé que comme handicapé physique, je n’avais pas à venir.

J’envisage de porter plainte pour insultes publiques, refus de vente, abus de faiblesse et de confiance, et discrimination physique. Cette plainte dépend de votre intervention.

J’exige de la vendeuse, du vigile et du directeur, des excuses publiques,  affichées devant l’ACCUEIL.

Je réclame également un geste commercial de dédommagement.

Si vos services ne peuvent pas intervenir, je saisirai le Procureur de la République.

J’envoie  copie conforme de cette lettre à Monsieur Michel Edouard Leclerc que j’ai rencontré personnellement plusieurs fois en ses bureaux de Paris, comme rédacteur en chef du journal « Faits et Chiffres » de l’édition. J’ai pu, aussi donner des conseils sur la politique du prix du livre. J’ai donné une conférence auprès de ses avocats à ce sujet.

Monsieur Leclerc m’a fait l’honneur de m’accorder son amitié et m’a, par exemple,  conduit visiter lui-même certains centres Leclerc pour m’en montrer le fonctionnement culturel, en avion. Si vous le voulez bien, transmettez-li mes amitiés.

Je souhaite que ce regrettable incident se règle au plus vite et au mieux. Je ne doute pas de votre diligence.

Croyez, Monsieur, en l’expression désolée de mes sentiments et que je déplore cette détérioration grave de la qualité de vos services et de votre image.
 

Christian Caumer-Riochet

 
P.S. n° DOSSIER 59 05 76  ouvert ce jour à 12h par Allö. Nicolas au service.
Copie conforme à Monsieur Michel Edouard Leclerc, personnellement.
 
N.B. J’oubliais de vous signaler que la vendeuse m’a fait payer 8,90€, un forfait illimité. Et lendemain, 1er mars, elle m’a obligé à repayer ce forfait,  puisque c’était le jour de son renouvellement. Elle aurait dû me le signaler la veille.

 


 

Christian Caumer Riochet
580 Chemin Saint Etienne à Larnac - 
30 560 SAINT HILAIRE DE BRETHMAS
à:

Monsieur Michel Edouard LECLERC
IVRY, Val de Marne. Région Parisienne.

 

Le 18 mars 2017

 
Cher Michel,

Voici donc une méchante affaire pour nous deux.

Je t’écris sous cette forme étant malvoyant, vivant seul. Un manuscrit maladroit.

Tu trouveras ci-joint, en LRAR le compte-rendu d’un incident grave, survenu chez l’un de tes franchisés, Alès Cévennes. Le bougre, fort extrémiste, ne devrait pas tenir l’un de tes centres. Celui-ci fut mal choisi par toi. Tout le monde fait des erreurs et celle-ci est grave.

Les chefs d’accusation vont du refus de vente à l’insulte publique puisque « vous me cassez les couilles » suivi de l’expulsion par le vigile du handicapé de 73 ans que je suis. Ce bougre conclue, triomphant, en m’interdisant l’entrée parce que j’étais un handicapé non accompagné.

Tu m’as raconté, une fois, que ton père lisait Platon pour toi, enfant, afin de t’enseigner aussi la tolérance. Sur sa demande, je me souviens de cette fois où il souhaita me parler au téléphone. Moi-même, fils de marchands de couscous,  je tentais de parler à l’épicier de Concarneau de la première rencontre cocasse que j’eus avec son fils. Attendant depuis trois quarts d’heure que tu daignes m’accorder l’entretien que tu m’accordais, exaspéré et affolant ta si gentille secrétaire d’alors, à Paris, je forçais ta porte.  Assis à ton bureau les pieds sur ton bureau, tu lisais Kundera.

Michel-Edouard Leclerc, lisant Kundera

Nullement surpris par mon intrusion, tu me lanças : « Assieds-toi » et tu finis le chapitre, alors que je me curais le nez.

Tu m’accordas ensuite un entretien-portrait qui parut dans « Faits et Chiffres » de l’édition, la lettre hebdomadaire confidentielle professionnelle (2650 F l’abonnement annuel) que je dirigeais. On y découvrait que cet homme – capable d’obtenir d’étonnantes marges de profit, d’une boite de couscous Garbit – lisait Platon et Kundera. Joli coup qui nous fit bien rire.

Il arriva qu’au cours d’un voyage en avion qui me mena au sud de la France, en ta compagnie, à ta demande, tu me fis visiter un de tes magasins accueillants. Tes points de vente-livres réalisent la majorité du chiffre d’affaires des éditions Gallimard et de tant d’autres. Tu es le premier libraire de France.  Chapeau bas !

Lorsque la haute politique te proposa le poste de ministre de l’économie, tu me demandas ce que j’en pensais  et je n’étais pas pour cette comédie. Tu as su refuser sans même mon avis. La lecture de Son Excellence Eugène Rougon d’Emile Zola enseigne ces choses-

Lorsque tu me demandas de former ton escouade d’avocats – incompétents sur ce point du prix unique du livre –, tu quittas bien vite la salle, l’ayant déjà entendu de ma bouche. J’en connaissais un rayon.

Te souviens-tu de cette fois  où, par nécessité sécuritaire contre les écoutes, tu nous fis asseoir sur le toit de ton bureau ? Paris y était si beau que je dois t’avouer n’avoir pas tout écouté. Ta sœur, pourtant déjà, me disait quelques inquiétudes à ton propos.

Je ne suis pas de cette classe sociale-là, que j’aime à contrer. J’étais là aussi pour comprendre un peu mieux le fonctionnement du capital. Marx ne t’a pas connu. J’ai cette seule supériorité sur lui. Je fais mon Marximumm.

Connais-tu cette légende amérindienne du colibri ? Un feu ravage la forêt primaire. Un colibri vole puiser de son bec trois gouttes d’eau à la rivière du coin et les déverse là-dessus. Est-ce niais, n’est-ce pas ? On le lui dit de toute part. Mais il répond, entre deux voyages micro canadair, oui, je sais, mais je fais ma part.

Je fais ma part

Je sautais  de protestation lorsque tu m’affirmas vouloir racheter des puits de pétrole au Texas pour faire baisser le prix à la pompe française. L’intégration intégrale dérègle la maison centrale et va à la baisse tendancielle des taux de profit. Relis Marx.

Mais je compris alors, sans te le dire, que sans Das Kapital, le capitalisme se serait effondré. Karl vous a permis de corriger vos erreurs. Ironie de la vieille taupe diabolique de Hegel. Mais je crois que tu sais ça. Comme dit l’autre, tu es loin d’être con, si je le suis moi-même. Ce serait con pour toi que je ne le sois pas. Mais je compris et me lassais le jour où tu me fis assister aux présentations des produits censés se retrouver dans tes rayons. Les bêtes aux abattoirs ont au moins le droit de pleurer.

Notre échange électif se perdit dans les sables des marges extorquées obtenues. Cela, un communisme intelligent devra le détruire. Le pognon passe par-là. Je te fis lire Clouscard que tu ne connaissais pas et tu ne m’en parlas jamais.

J’aime à respecter le silence des agneaux et surtout celui des fauves. Ils me foutent la trouille.

Le temps passe.

C’est son problème, pas le mien.

Un jour pourtant, assez agacé par ta faconde à la télé– (n’ayant ni les yeux, ni l’argent, ni d’ailleurs même le goût) - je glissais une feuille dans une enveloppe à ta secrétaire, comportant un seul mot : « citoyen ». Une suggestion par la poste et depuis plus rien..

Le premier mot que je te dis, alors que tu lisais Kundera, les pieds sur ton bureau, m’a paru exact : « Pourquoi me faire attendre, puisque je ne suis rien ? »  Jusqu’ici, tu n’as pas su répondre.

On tombe aussi vers le haut, citoyen, dixit Hôlderlin. Nous en avons aussi parlé.

Le magazine Riochet.net sort son premier numéro le samedi 1er avril 2017.  Ma lettre de protestation et de plainte date du 1er mars 2017.

Aucune réaction de tes services et non plus de ton bureau. C’est un fait regrettable.

Ce n°1 de Riochet.net publiera intégralement cette lettre que je te rédige maintenant.

Vous, grands dirigeants des classes – de la classe – vous les possédants, perdez toute logique du concret.

Personnellement, je pisse assis dans les toilettes, par respect pour la femme de l’économie domestique privée (FDP) qui, le nez dans l’urine qui pue, doit aller trouver les gouttes éparpillées de l’homme debout, le tube à la main, le regard sur l’infini du carrelage devant lui, croit triompher. Il existe des manufactures où les femmes ne sont pas pour autant des corpu factures lumpenprolétarisées.

Je suis fervent communiste, tu le sais. En 2019, je fêterai mes cinquante ans d’adhésion. A «Stratégies », à « Faits et Chiffres de l’édition », à GEMM (Groupement  d’études de marché et de motivations) que je dirigeais, le poste d’observateur des dégâts

de la politique libérale valait le coup. J’y passais trente ans de ma vie, ça apprend. Il s’agit de bâtir une société de gens et non d’argent. Ton père le pensait peut-être. Le vol du colibri va donc soutenir la plainte déposée contre toi.

Cette lettre ouverte, publiée à la Une du N°1 du samedi 1er avril 2017 est et n’est pas un poisson d’avril, désolé pour  toi.

Certes, un procès peut affaiblir ton image, assez bêtement. Pour  éviter cette affaire pour toi, nous devons trouver un accord à l’amiable. Certains diront, tiens, Riochet fait du chantage. Le cout d’un tel procès public risque de te couter un  bras  Comme on dit dans les bistrots d’Occitanie où je vis. Le titre de Une du n°l du magazine généraliste qu’est Riochet.net sera donc :
 

« J’ACCUSE LES CENTRES LECLERC».

 
Gardons à l’esprit de bonnes traditions. Cette économie de l’ombre où un procès de corruption assombrit toute cette économie de l’ombre projette sur vous, gens des classes dirigeantes – une lumière noire.

Ce « j’accuse Michel Edouard Leclerc » (meilleur titre que le précédent), boucle le pamphlet.

Il est tard et j’ai sommeil. Ma compagne Flamenca qui habite à Nîmes derrière les arènes, et m’honore quelques fois de ses visites vient de me faire une scène car je viens de la réveiller à cause de toi et de ce « J’accuse ». Du coup, elle ne t’aime pas beaucoup et moi non plus (elle ne m’aime pas beaucoup). Il va me falloir lui faire un cadeau d’excuse. Je n’ose pas  trop aller au Leclerc Alès-Cévennes, puisque j’y suis, curieusement, interdit de séjour.

Un mois sans réponse de toi à ce problème me navre pour toi et pour tous les handicapés. Le Canard Enchaîné va se déchainer. J’aime bien quand les chaines se brisent et tombent. Tu trouveras sans doute quelques fois des fautes d’orthographes et des ratures. Il est dur d’être handicapé. Qui plus est, comme je rédige l’œil gauche borgne posé sur la table, il pleure parfois et mouille la feuille. Cela peut faire un pâté.

J’espère te trouver en bonne santé, ainsi que tes proches. Embrasse pour moi ta sœur du rez-de-chaussée de la Tour Leclerc d’Ivry.

 

Christian Caumer- Riochet

 

P.S. Ce 18 mars était le jour anniversaire de la Commune de Paris de 1871, t’en souviens-tu de ce Temps des Cerises ?

Ah, oui, le Kundera c’était « l’insoutenable légèreté de l’être », t’en souviens-tu ?

Je me bats pour deux bonnes causes, je crois : pour les handicapés et

contre le néofascisme rampant. Chaque dégât de la pratique libérale, doit être mesuré.  Et si ce n’est pas marrant, ce n’est pas rigolo, et si ce n’est par rigolo, ce n’est pas marrant. Bonne nuit.

 

Second et dernier P.S. N’ayant pour vivre que le minimum vieillesse (800 euros), ce qui n’est pas ton cas, j’aurai l’aide juridictionnelle, ce qui n’est pas ton cas.

Aurais-tu l’amabilité de bien vouloir demander à ton escouade d’avocats de laisser un espace de liberté au mien (d’avocat) ? Merci.

Tu as le fer, j’ai la terre, trinquons pour ce pot-là. Le Procureur de-là République que je saisis s’en amusera, je crois.

 

Pièces jointes :

  • Lettre non recommandée à ton service client du 1er mars 2017.
  • Photocopie du N°172 en date du 11 février 1985, page 1538 ç 1544, soit cinq pages d’un numéro spécial FCE, exclusivement à toi consacré, FCE, dont j’étais le fondateur et le rédacteur en chef, hebdomadaire à l’abonnement annuel de 1928 francs pour 48 numéros. Tu y étais abonné.
  • Je t‘écris de cette chambre qui est la mienne, le jour. Il y a un radiateur, 550 euros de loyer, 250 euros d’appel, 800 euros de revenus par mois.

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