Témoignage : La Marseillaise

SI LE FOU PERSISTE DANS SA FOLIE IL DEVIENT SAGE
La société de consommation vise à avoir tout ce qu'il faut : machine à laver, voiture, télévision, évitant toute mise en commun des équipements et ainsi toute possibilité d'échanges ou de rassemblement. Vivre autrement, en marge de la société de consommation conduit, aussi paradoxalement à une forme inéluctable d’isolement. Il nous faudrait rentrer là dans un débat sémantique sur la différence entre solitude et isolement. Je ne le ferais point ici, je note simplement que la solitude peut se vivre sans isolement. Je pourrais aussi indiquer que l’isolement n’est pas qu’un fait géographique, il peut être aussi la conséquence d’un état physique. Ainsi le malvoyant peut être isolé dans la société. Mais ces deux états peuvent se croiser, se superposer être choisis volontairement ou pas pour vivre un état de recherche culturel ou cultuel. L’histoire rapporte la vie d’anachorètes témoins de cette quête. Gens de tous pays, de toutes philosophies, hommes qui se sont lassés de tout sauf de comprendre pour utiliser Virgile. Ils sont regardés comme des êtres étranges, mais ils ont lu William Blake et savent que « Si le fou persiste dans sa folie il devient sage ».
A la recherche de penseurs du temps passé mais point perdu, pour éclairer nos lecteurs, je suis allé à la rencontre de Christian Riochet ancien journaliste à L'Humanité et L'Humanité Dimanche (pages Invités). Notre ami habite Souvignargues, presque la banlieue de Sommières, tout petit village rural marqué jusque dans son âme par la viticulture. Le logement est spartiate, on est dans le minimum, mais la vue sur le Pic Saint-Loup est magnifique. Le mal voyant qu’il est en apprécie la luminosité à défaut d’en voir les contours.
J’avais croisé ce merveilleux personnage ès qualité web master du site Souvignargues.com. Il m’avait intrigué par son CV : « né en 1944 au Maroc, mal voyant, menuisier (CAP Nice), licencié en lettres, certifié en épistémologie, maître en philosophie (Sorbonne), troisième cycle d'histoire, ancien élève de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), doctorant en démographie historique (« populations et subsistances »).
Ancien journaliste à Stratégies (journal professionnel destiné aux publicitaires), il crée avec Emmanuel Voisin Le journal de la presse, Le Journal des Librairies, Livres en vente à Paris, Salut les Bouquins !, Le Journal des Auteurs, Faits et Chiffres de l'Edition.
Il a été pendant près de 10 ans directeur des Éditions du Pavillon. Il a notamment publié « Les Dégâts de la Pratique Libérale » de Michel Clouscard. Il est l'auteur de plus de 320 ouvrages : recherche fondamentale, biographies, théâtre, poésie, contes, autobiographie, nouvelles, romans policiers, essais polémiques. Il est l'auteur de la seule biographie d'Henri Krazuki qu'il a rédigé avec son consentement. Il a participé au CERM (Centre d'Étude et de Recherche Marxiste) devenu Espaces Marx qui a édité de lui « Pour une anthropologie marxiste-léniniste ». Il a créé et dirigé GEMM (Groupement d'Études de Marché et de Motivation) et il fut un des responsables du marketing de la ville de Dieppe. Il est aussi poète, peintre, sculpteur, photographe, cuisinier et auteur de pièces de théâtre.
Christian est communiste depuis 40 ans mais il rajoute de suite « donc je ne fais pas de politique » exprimant de facto son refus de la collaboration de classe. J’étais venu chercher des réponses pour vous, mais le sage ne donne jamais de recettes. Christian ne m’apportera qu’une seule réponse à mes interrogations : « je suis sûr d’une seule chose – la lutte des classes existe ».
La solitude, l’isolement, ces mots ne sont plus tout à coup que vacuité. Remonte à la surface un concept d’hier ? La « Lutte des classes ». Il donnait un cadre et un sens, un structurant une « conscience » à la classe ouvrière. Aujourd’hui ces termes auraient pris un coup de vieux. Les salariés seraient parfaitement assimilés à la notion de « dialogue social ». Le temps ne serait plus au conflit, il serait à la discussion, aux tables rondes, à la négociation... Pourtant l’opposition capital-travail reste à l’origine de la plupart des conflits et il est difficile de prouver le contraire. Le capitalisme joue à plein la carte de l’intégration des travailleurs par la société de consommation. La classe ouvrière aurait perdu de son homogénéité.
Le Parti Socialiste a renoncé à toute perspective révolutionnaire, même au Parti Communiste, la notion de « lutte des classes » a disparu de son corpus doctrinal à partir de 1976. Pourtant si elle a changé de visage - l’exploitation - vitrine de la lutte des classes est toujours bien là. Pour gagner cette lutte là il reste la réponse du poète, de Paul Éluard : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre / Pour être heureux il faut simplement y voir clair et lutter sans défaut ».

Christian Riochet, souvignarguais d'adoption, né en 1944 au Maroc, mal voyant, est menuisier (CAP Nice), licencié en lettres, certifié en épistémologie, maître en philosophie (Sorbonne), troisième cycle d'histoire, ancien élève de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris), doctorant en démographie historique (L'équilibre des populations et des subsistances).
Ancien journaliste à Stratégies (journal professionnel destiné aux publicitaires fondé par Christian Blachas), il crée Le journal de la presse (avec Emmanuel Voisin), Le journal des librairies, Livres en vente à Paris, Salut les bouquins ! Le journal des auteurs, Faits et chiffres de l'édition. Il fut pendant plusieurs années responsable de la page Spectacles à La Presse Nouvelle Magazine (mensuel progressiste juif de l'UJRE - Union des Juifs pour la Résistance et l'Entre aide).). Il crée sur Radio Génération 2000 Le quotidien des écrivains (11h -13h). Il a été journaliste à L'Humanité et L'Humanité Dimanche (pages Invités). Il a participé au CERM (Centre d'Etude et de Recherche Marxiste) qui a édité de lui "Pour une anthropologie marxiste- léniniste". Il a créé et dirigé GEMM (Groupement d'Etudes de Marché et de Motivation) et il fut un des responsables du marketing de la ville de Dieppe. En 1974 il est chargé d'études à la Sosi (Société d'Organisation des Systèmes Informatiques).
Président de l’association des Amis de la rue Pasteur (Paris), il a dirigé pendant plusieurs années deux galeries d’art "La galerie des amis de la rue Pasteur " et " Le marchand de Couleurs". Il est à l’origine du Festival de la presse à l’écran. Il fut pendant 20 ans président d’une association de locataires et co -propriétaires (Paris). Il a créé l' ADPS (Association de Défense des Petites Salles de Spectacle), présidé par Peter Ustinov. Il a créé et préside toujours l'association des Porteurs de Chaussettes (Association de défense du droit de porter ou pas des chaussettes, première et seule association de consommateurs de chaussettes). Il a créé et dirigé BabelGame, un site pour amateurs et professionnels de jeux vidéo.
Il y a quelques années il convint Julien Green de venir à la fête de l’Humanité et de dédicacer aux visiteurs un exemplaire de chacun de ses livres ou encore il ouvre les colonnes de l’Humanité Dimanche à Pierre Richard pour que celui – ci parle de Che Guevara ou encore il parvient à offrir à Raymond Devos trois pages (dont la Une) de l’Humanité où le comique s’imagine vivre en 1789 (cet article est paru à l'occasion du bi -centenaire de la Révolution Française, que Riochet a été fêter à Moscou).
Il a été pendant près de 10 ans directeur des Editions du Pavillon fondées et dirigées par Roger Maria.
Il est l'auteur de plus de 320 ouvrages : recherche fondamentale, biographies (il est l'auteur de la seule biographie d'Henri Krazuki qu'il a rédigé avec son consentement), théâtre, poésie, contes, autobiographie, nouvelles, romans policiers, essais polémiques.
Il est aussi poète, peintre, sculpteur, photographe, cuisinier et auteur de pièces de théâtre.
Son fils Julien Caumer, né en 1970, est journaliste d’investigation et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages dont en particulier « Leurs dossiers RG » (Flammarion).Il co -produit des émissions de télévision et des clips (jazz). Il dirige un festival de jazz en Corse.

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Dominique Garrel

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