Septième critique :
une réduction abusive à la dialectique
du sérieux et du frivole

Clouscard fait l’étude de la progressive réduction de l’être par le code, progressive séparation de la production et de la consommation. Les conséquences de cette distanciation des deux ordres sont toutes établies : de l’infrastructural au superstructural, par le système des médiations, enfin du superstructural et de l’infrastructural en eux-mêmes – phénomène de la surdétermination et de la mutation interne.

Cette radicalisation de la lutte des classes permettrait, à la limite, de restituer une échelle des valeurs et des attitudes, en fonction de ces deux ordres et de leurs rapports.

Or, il se trouve que, au cours de l’étude de l’institutionnalisation de ces rapports, qui se fait tout du long du livre, une réduction abusive est opérée. Ces deux ordres sont dans un rapport dialectique mineur ou majeur selon l’évènementialité. Mais Clouscard admet – plus ou moins implicitement – une constante dialectique sérieux-frivole.

L’attribution sérieux-frivole est une réduction psychologisante de rapports dynamiques à des catégories fixistes. Pourtant, de lui-même, Clouscard note le formidable pouvoir de mutation des forces productives et le terrible fixisme parasitaire du consommateur. C’est là, pensons-nous, la seule constante post-prédicative que l’on peut admettre. La double notion sérieux-frivole doit être redialectisée, historicisée. En elle-même, cette dualité suppose, présuppose, un jugement de valeur qui ne se montre jamais. C’est cette valorisation subjective que nous critiquons.

Retour sur la page principale "La logique du concret".