Troisième critique :
un hyper empirisme dialectique

 Nous tenons ici compte de l’intervention écrite
de Monsieur Jean-Paul Sartre.

L’Être et le Code rend compte de “l’histoire sous forme d’une totalisation génétique”. Michel Clouscard reprend l’histoire de la lutte des classes et réduit l’évènementiel par la logique de la production.

Pour ce faire, le réalisme radical revendique la raison dialectique et le champ de ses opérations : l’ensemble historique.

Certes, la méthode suivie met en place un savoir, produit une connaissance inadéquate aux sciences constituées. Et par ailleurs, si elle aborde des secteurs communs, la méthode suivie « met en relief des relations inconnues ou mal établies ».

Ceci voudrait dire que la conceptualisation a priori, comme négation, autorise la raison dialectique dans le savoir commun. A ce titre, le Livre II apparaît comme le plus frappant.

Mais l’histoire dialectique proposée doit alors intégrer et développer toutes les histoires parcellaires ou toutes les tentatives historiques, notamment constituées au cours du 19ème siècle. Ce projet très ambitieux, n’est-il pas victime d’une tautologie ? Nous aurions une pensée s’exerçant sur de la pensée et retrouvant le donné.

La raison dialectique opèrerait comme un hyper empirisme dialectique.

Elle ne serait pas un concept opératoire.

L’hybris de l’ouvrage, c’est-à-dire la démesure sauvage, qui fait violence, insolence même, cacherait alors ce fait que l’hyper-empirisme dialectique est une individualisation, une restauration personnelle du procès de production. On souhaite voir des groupes de chercheurs reprendre les assertions pour les remplacer par des questions, dont les réponses seront longues à trouver.

Réponse

La méthode historique produit sa méthodologie et la fait opérer. La méthodologie est produite en tant qu’axiomatisation des acquis épistémologiques arrachés, dans une polémique, à l’idéalisme subjectif bourgeois. La méthodologie opère dans un champ historique – le pré-capitalisme français. Comme production, la méthodologie part d’un savoir commun, mais non-dit et même non-su. La méthodologie consiste justement à renverser ce non-dit pour en révéler les lois d’occultation et l’occulté, la réalité.

Comme opération, la méthodologie part aussi d’un savoir commun – l’histoire établie – mais non-dite et non-sue comme lutte des classes, procès de production. Le renversement de l’histoire bourgeoise révèle l’histoire de classe.

La méthode historique est un réalisme radical, la rationalisation dialectique de la logique du concret, du savoir de classe et de ses sous-entendus politiques.

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