4 - La donation de sens par l’antéprédicatif et le sujet transcendantal : la chose en soi

L’antéprédicatif est un concept opérationnel fondamental sur lequel repose en grande partie l’épistémologie structuraliste.

L’antéprédicatif est ce par quoi le sujet ou l’objet du champ du connaître ou du vécu reçoit un sens. Cette donation de sens par l’antéprédicatif trouve sa justification dans la vie spontanément organisée. Par cette vie, l’antéprédicatif trouve son continuum jusqu’au sujet transcendantal. L’antéprédicatif suppose une activité du sujet ou de l’être avant l’accession à la raison, au langage formel, avant l’accession à la connaissance, au savoir.

Le devenir historique de l’être vers le code, la progressive élaboration déterminante de l’ontologie étymologique au sujet transcendantal de la cité, l’arrachement par les forces, les moyens et les rapports de production de l’homme à la nature, l’accession du sujet sensible à la raison dialectique, voilà qui implique la prise de conscience historique du problème épistémologique. La donation de sens par l’antéprédicatif se révèle alors, dans la perspective de la lutte des classes, comme une réaction de la bourgeoisie face à la science marxiste. L’épistémologie bourgeoise, comme résultat du lent processus d’élaboration historique et culturel, voudrait nier la lutte des classes et donc le sens de l’histoire. Le retour à l’avant être rationnel, à l’avant sens au nom d’un autre sens est un nominalisme. La revendication d’une anté-raison qui serait la vie pure est en contradiction avec elle-même, car cette revendication est rationalisante. C’est un formalisme tautologique.

En hypostasant le sujet dans un transcendantal inaccessible, le kantisme et le néo-kantisme retrouvent en fin de processus de rationalisation l’antéprédicatif. C’est la reconduction du même problème. Encore une fois, l’épistémologie bourgeoise a préservé un domaine du connaître qui sera l’alibi du non-savoir, du non-dit, le champ de l’idéologie.

De la donation de sens par l’antéprédicatif au sujet transcendantal, c’est la continuité néo-kantienne qui s’affirme. C’est la même volonté d’échapper au déterminisme du relationnel radical.

Ainsi, pour l’épistémologie néo-kantienne, le noumène, la Chose en soi est inconnaissable – kantisme orthodoxe – soit intuitivement accessible – kantisme perverti.

Dans un cas comme dans l’autre, la Chose en soi laisse entier un secteur transcendant à la connaissance. Cet interdit épistémologique est la condition nécessaire de l’idéalisme.

Le procès de production de l’ensemble pré-capitaliste dira la Chose en soi, le Noumène, comme déterminé historiquement. Ce procès de production sera la Chose en soi, le non-dit ou l’occulté de l’idéalisme mensonger.

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