18 - La consommation et le procès de production

Nous distinguerons trois moments de la consommation.

Le premier moment qui est celui de l’implantation économique pré-capitaliste, marque l’harmonie de la production et de la consommation. Le deuxième moment qui est celui du sujet indique la problématique de la consommation. Le troisième moment donnera la réponse à la question : comment consommer sans produire ?

I / Production et consommation harmonisées

Dans le champ de production homogène de l’ensemble féodal, en ses débuts, la consommation est consommation des biens immédiats et n’est que cela. Il n’y a pas de distanciation entre la production cellulaire et sa consommation. La production ne fait que répondre à la nécessité du biologique et de l’existentiel.

II / La problématique de la consommation

La problématique de la consommation doit se faire en fonction de la genèse du sujet. L’historicité du corps n’est que la lente accession du sujet à l’équilibre de son être. La consommation étymologique est sa première fixation et l’origine de l’Œdipe. Le relationnel avec la mère autorise une complicité non-dite et non-sue. La consommation se fait sous sa protection et grâce à elle. Le père surgit comme perturbateur, apportant la nécessité – contingentement – de la cité, de la praxis politique. Les moments du besoin, du désir et du plaisir ne sont plus dans une harmonieuse totalité, mais doivent être dépassés pour atteindre au relationnel macro-social. C’est le passage à la non-consommation immédiate parce que les besoins biologiques et de première instance existentielle sont satisfaits. C’est sur ce premier acquis, qu’entre la production et le consommateur, des rapport conflictuels surgissent.

III / Comment consommer sans produire ?

Le progrès de la consommation dans le champ de production étymologique de l’ensemble étudié est autorisé par le progrès de la production.

Ce progrès de la consommation a pour effet de déplacer la hiérarchie sociale qui va maintenant se stratifier en fonction des biens accessibles. Mais ce formidable pouvoir de mutation des forces de production va donner naissance à une classe à la permanence fixiste parasitaire : la classe des consommateurs. Le conflit est ouvert. Le vol de la plus-value doit trouver son idéologie justificatrice. A la logique de la production, la bourgeoisie doit substituer une logique de la consommation qui passera pour la logique du réel, l’expression des véritables rapports. Tout l’appareil superstructural tendra à rendre possible la frivolité de la consommation au dépens du sérieux de la production. Cette idéologie est l’esthétisme, système régulateur d’émancipation du consommateur.

Le réalisme radical montre que la classe qui consomme et le principe de plaisir son immanents. La « société de consommation » est une construction idéaliste de l’idéologie capitaliste.

Mais « nul ne renonce volontairement à la consommation». En effet, la décision individualiste du renoncement – hyppisme, gauchisme en général – n’est qu’un anti-esthétisme qui est suprême esthétisation. La solution n’est pas dans l’acte personnel. C’est la justification de la violence révolutionnaire d’une classe, la justification de la dictature du producteur.

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